Ma présentation P A A R L Contes et légendes d'animaux . Par Nikola Vladov. "Recueil d'histoires fantastiques sur les animaux de Félinia."C
C Parce qu'il vient d'un pays du nord on pourrait le croire froid. Mais la vérité ne sort-elle que de l'apparence ? J'en doute, j'en doute grandement d'ailleurs.frais dans son ensemble. Le genre de garçon avec qui on appréciera de discuter au bord d'une rivière. Mais il ne faudra pas chercher à le questionner encore et encore. Les réponses viendront naturellement aux oreilles de ceux à qui il tient. Aussi attention, harceler, il est fort possible qu'il se taise à jamais.
P Doux ou inquiet, au moins fut-il jeune à jamais. Dallan maintenant dans sa 19ème année, ne pourra pas se targuer d'avoir fini là sa maturité. Pour toujours le voilà coincé dans un gabarie d'adolescent à peine majeur. Mais en tire-t-il seulement la laideur ? Non, non, bien sûr. Sur son visage se grave un sempiternel air naturel. Il a le faciès pâle des gamins issus de pays nordiques. Une bouche fine où se dessinent de réguliers sourires à moins que ça ne soit une moue indescriptible, peut-être mélancolique à l'occasion, cela dépend évidemment des pensées qui le traversent. Son nez est un brin court, mais pointu dans un semblant de curiosité. Et surtout, ce que l'on devine le mieux sur son visage ce sont ses deux prunelles. On dit des yeux qu'ils sont le reflet de l'âme, ici l'on fait face à deux lacs tirant largement sur un mauve délavé. A la limite d'un blanc nacre, oseront dire certains, sans vraiment s'y tromper d'ailleurs. C'est là le caprice de mère Nature d'avoir insuffler dans son regard une infection du nerf optique, le rendant inexorablement aveugle. Mais est-ce la seule chose qui le défini ? Le handicape ne sera jamais l'unique raison de le regarder, espère-t-il silencieusement. Et mis à part ses grands yeux éteints, l'on lui trouve une chevelure blonde claire, à peine coiffée, préférant se placer au gré du vent et des mains que l'on passe dedans. De toute manière, jamais Dallan ne verra quel effet pourra lui donner telle ou telle coiffure.
B En Irlande, un soir de 17 décembre, pas plus froid qu'un autre finalement, il est né. Bébé poussant son premier cri et dont les prunelles s'ouvraient pour la première fois sur le monde qui l'entourait. Il était plutôt mignon ce poupon aux yeux bleus de l'enfance. Et les médecins l'affirmèrent en parfaite santé. Dallan, de son prénom, eut la chance d'évoluer dans un environnement sain. Un père enjoué, une mère cajoleuse, il avait ainsi tout l'amour dont pouvait rêver un bambin. Son éducation fut alors celle d'un gamin normal. Il allait à l'école, se querellait avec quelque uns de ses camarades, ramenait parfois des mauvaises notes à la maison, recevait des réprimander, avant qu'on ne lui rabâche les règles de discipline. Rien de bien méchant, dirons-nous. voir la fin l'approcher. to be continued en italique, avec quelques points de suspensions. Il semblerait que oui. Si bien que ses prunelles s'ouvrirent sur un nouveau monde. Il ne voyait toujours pas c'était un fait, mais ressentait pourtant comme un élan de sérénité. Quelque chose le poussa à avancer. C'était une sensation bizarre que d'être sûr de ses pas, d'être aussi sensible à ce qui l'entourait. On aurait dit qu'il était guidé par quelque chose de supérieur. Dallan ne saisissait pas encore l'ampleur de ce qui lui arrivait. Tout de même s'avança-t-il dans ce lieu à la fois inconnu et chaleureux. La cime d'un arbre entra soudain en contact avec la paume de sa main. Les veines millénaires se dessinaient dessous ses doigts, portant là le poids d'un monde imaginaire. Et des bribes d'évènements lui revinrent en mémoire. Il se souvenait cette mort soudaine, incompréhensible presque. L'impact avait été si brutal, qu'il était décédé sur le coup. Au moins ne ressentait-il aucune douleur. Fut-il pourtant prit d'une incroyable mélancolie en se disant qu'il ne reverrait plus ses parents, ni ses amis. En se disant que certains se sentiraient coupables. Non, non, non, il ne fallait pas. Il n'en voulait à personne. C'était de sa faute à lui et à sa cécité s'il n'avait rien vu venir. Mais quelque chose de plus profond l'invita à remettre ses réflexions à plus tard, pour avancer dans cet endroit suintant d'une atmosphère pleine de mysticité. Ben voyons . Qu'avait-il du donc perdre pour atteindre Félinia. Tout de même il accepta la situation. Il n'avait pas vraiment le choix et ici, il se sentait légèrement en paix avec lui-même. Peut-être parce que sa nouvelle sensibilité à la nature palliée à son handicap. A présent devenu un éternel habitant de l'Arbre, Dallan aspirait à redécouvrir les choses sous un nouvel angle.
